Couplage des législatives et le référendum : « le pouvoir a mis de l’huile sur le feu », estime Sidya Touré
Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), qui regroupe en son sein l’opposition politique, la société civile et activistes des droits humains étaient devant la presse ce vendredi 24 janvier 2020, à Conakry.
C’était pour faire le point sur la situation socio-politique que traverse la Guinée. Cette situation qui préoccupe l’opinion nationale et internationale risque de plonger pour une énième fois le pays dans une crise profonde sans précédent, estiment-ils, entretenue par les membres du gouvernement qui ont décidé, en conseil des ministres, de coupler les élections législatives et le référendum pour une nouvelle constitution.
Et cela malgré les tueries et les violences qu’enregistre le pays dans les rangs des citoyens opposés au tripatouillage constitutionnel.
Le leader de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré, a déchiré le communiqué du conseil des ministres d’hier. « Le couplage des élections législatives et le référendum, je crois qu’il y a trois ou quatre mois lors d’une discussion dans une radio locale. J’avais indiqué que c’était la voie qu’Alpha Condé comptait suivre. Tout le drame que nous avons dans notre pays à l’heure actuelle, c’est de la catastrophe en réalité. Mais c’est le fait d’un seul individu, de la volonté d’une seule personne, du rêve d’une seule personne de rester au pouvoir jusqu’à sa mort. C’est ne rien d’autre que ça », dénonce l’opposant.
« Si l’idée n’existait pas en réalité pour un troisième mandat, un président qui finissait son mandat en 2020, n’avait rien à faire avec des élections législatives qu’il a lui-même retardées. Donc, cette volonté était là. Il n’y a pas d’autre objectif dans le camp présidentiel, notamment de la part de la personne Alpha Condé, si ce n’est son maintien au pouvoir », martèle Sidya Touré.
Très remonté contre un éventuel couplage des élections législatives et le référendum, Sidya Touré estime que « c’est une manière de jeter de l’huile sur le feu et de bien faire comprendre au peuple de Guinée malgré la perte en vies humaines pour barrer le chemin aux promoteurs de la nouvelle constitution. Ce gouvernement veut passer au forcing en mettant la loi de côté. On a l’impression qu’il n’y plus d’État ni de gouvernement ni de responsables. Chacun rencontre dans son coin ce qu’il a envie de dire dans les conditions que les guinéens puissent s’opposer les uns aux autres. Mais c’est vraiment la disparition totale du leadership qui nous entraîne dans cette voie. Je ne suis pas surpris, ils ont bien mis de l’huile sur le feu. L’objectif étant de faire en sorte que le combat ne continue pas et que les guinéens baissent la garde et qu’Alpha soit là, rien que pour gouverner. Mais le combat continue pour l’instauration d’une véritable démocratie en République de Guinée », promet l’ancien Haut représentant du chef de l’Etat.
Albert Sovogui pour ziama.info