Côte d’Ivoire: qui pour succéder au candidat RHDP Gon Coulibaly, décédé ? (BBC)
Après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) doit impérativement lui trouver un remplaçant à quatre mois des élections.
Le lion est mort ce soir…les partisans d’Amadou Gon Coulibaly dit AGC qui étaient venus l’accueillir il y à peine une semaine lors de son retour de Paris sont sans voix.
Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux, des militants du RHDP aux opposants politiques.
Mais les amis du Lion de Korhogo n’auront pas seulement le temps de le porter en terre : ils devront lui trouver un successeur.
Dauphin désigné du pouvoir, le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly incarnait la jeune génération, selon l’esprit du président ivoirien Alassane Ouattara.
Sa mort brusque ouvre une guerre de succession au sein de la coalition du RHDP qui ne manque pas de cadres.
Divers scénarios
Parmi les scénarios à envisager, le retour d’Alassane Ouattara sur la scène politique. Dans la configuration administrative et politique actuelle du pays il serait difficile d’imaginer un seul instant qu’une institution puisse refuser sa candidature.
« Il est important de rappeler qu’elle [la candidature d’Alassane Ouattara] est illégale, et porteuse des plus grands risques. Selon l’esprit et la lettre de la Loi fondamentale ivoirienne, il ne peut pas faire un troisième mandat à la tête du pays » tient à rappeler l’éditorialiste Théophile Kouamouo.
En se pliant aux prescriptions de la Constitution et en s’abstenant de revenir sur la scène politique pour un dernier bras de fer avec son éternel rival Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara n’a que trois mois pour faire émerger un autre leader et le faire accepter par sa base.
Mais qui dans son camp pour succéder à l’ex Premier ministre ivoirien dans une coalition dont l’épine dorsale reste le Rassemblement des Républicains (RDR).
L’électorat du RDR ayant habitué la direction de leur parti à ne réserver les postes qu’aux cadres du nord, c’est bien évidemment sur la liste des politiciens du nord qu’il faudra imaginer le 2ème scénario de la succession d’Amadou Gon Coulibaly.
Arrive en pole position, Hamed Bakayoko (HamBak), l’actuel ministre de la Défense, connu pour être un proches d’Alassane Ouattara depuis plusieurs années.
Mais il n’est pas le seul : l’homme d’affaire et dévoué disciple Adama Bictogo reste actif dans l’entourage du président ivoirien de même que le jeune secrétaire d’Etat Mamadou Touré.
Même sans aucun charisme ni même de bastions électoraux, Alassane Ouattara saura les faire accepter par ses partisans à moins qu’il ne surprenne les ivoiriens en optant pour un cadre qui ne soit pas du nord et même issue du RDR.
« Daniel Kablan Duncan ou Patrick Achi ferait de bon candidat surtout qu’en face à il y aura le président Bédié qui ne pourra pas à proprement parler faire campagne », indique Docteur Sylvain N’guessan, analyste politique et directeur de l’institut de stratégie d’Abidjan.
« C’est vrai qu’on a parlé du manque de charisme d’Amadou Gon Coulibaly mais on n’a pas aussi parlé du manque de charisme de Maurice Kakou Guikahué qui va porter de bout en bout la candidature de Bédié ».
Le 3ème scénario serait donc qu’un cadre RHDP non issu du RDR et à la limite pas originaire du nord puisse succéder à Amadou Gon Coulibaly.
Si Daniel Kablan Duncan ou Patrick Achi venaient à bénéficier de la machine électorale du RHDP ils pourraient tirer leur épingle du jeu selon les analystes de la scène politique ivoirienne.
Dans un contexte électoral qui sera encore une fois marqué par les divisions du Front populaire ivoirien (FPI), une impossible candidature de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, les jeux restent ouverts.
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