Guinée: plus de 5 millions d’électeurs présentés, l’UFDG rejette le fichier corrompu
Cellou, Aliou Condé, UFDG
L’Ufdg rejette les statistiques finales du fichier électoral présentées, lundi, par le comité inter-parties (CIP) lors de sa 3è réunion avec plus de 5 millions d’électeurs, alors que la distribution des cartes d’électeur devait commencer le vendredi prochain. Mais les chiffres présentés semblent favorables aux zones acquises au parti au pouvoir, notamment avec 22% à Kankan.
Ainsi ce fichier litigieux met déjà le doute sur la crédibilité du processus électoral relatif à l’organisation de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 en Guinée. Un scrutin auquel le président sortant Alpha Condé est encore candidat après 2010 et 2015.
« Nous avons des interrogations. Tous les Guinéens ont entendu parler des difficultés qu’il y a autour du fichier électoral. Mais la CENI s’est enfermée pour travailler sur le fichier électoral, alors que nous nous étions entendus dans le cadre d’un comité de suivi de ceux qui devaient faire l’audit du fichier électoral », dénonce Aliou Condé, président de l’Ufdg.
Qui a mis l’accent notamment l’accent sur l’implication des Nations-unies, de l’Union européenne et de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) dont les recommandations n’auraient pas été prises en compte.
« Dans la mise en œuvre, l’Oif a travaillé jusqu’à un certain moment pour la préparation des élections législatives avant de se retirer, parce qu’il y avait suffisamment d’anomalies. Mais à notre grand étonnement, ils ont préféré faire venir la CEDEAO pour travailler », s’est emporté.
«Ils ont déclaré que la préfecture de Mandiana a 203.731 électeurs, alors qu’en 2010, elle avait 84.367 électeurs. Ce qui veut dire qu’en 10 ans, Mandiana a progressé de 141,50 %. D’où viennent ces électeurs ? Ou il y a une génération spontanée à Mandiana ? Qu’est-ce qui se passe ? D’où viennent-ils ? S’ils sont venus d’autres régions d’à côté, il faut qu’on sache dans ces régions que le chiffre a baissé parce que, c’est un jeu de population. Pourquoi une telle concentration dans la préfecture de Mandiana ? », a soupçonné Aliou Condé.
« Aujourd’hui, nous sommes à 35 jours de l’élection présidentielle, la loi guinéenne est claire, lorsque le travail sur le fichier est terminé, il doit être affiché pour que tout le monde sache qui est dedans et qui ne l’est pas. S’il y a des erreurs, ils ont le temps de rectifier, mais on nous fait appel pour nous présenter le fichier électoral et en même temps, l’émission des cartes d’électeurs », a-t-il martelé.
Et à Labé, le fief du principal opposant, Cellou Dalein Diallo, il n’y a que 8% de l’électorat. Problème, crie l’opposant.
Amara Camara
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