Cellou Dalein à France24/RFI : « Au cas où nous perdions, je serai le premier à féliciter Monsieur Alpha Condé »
Principal opposant à Alpha Condé pour la présidentielle du 18 octobre, Cellou Dalein Diallo estime que le chef de l’État sortant n’est plus apte à exercer sa fonction. « Il devrait accepter de partir dignement à la retraite », dit-il dans un entretien accordé à France 24 et RFI, depuis Macenta, en Guinée forestière, au sujet de celui qu’il accuse de « violer la Constitution » en briguant un troisième mandat.
Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre et chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dresse un sombre bilan des deux mandats d’Alpha Condé. Il accuse le chef de l’État guinéen de ne pas avoir tenu ses promesses sur le plan économique, d’avoir « fait reculer la démocratie » et d’avoir « divisé la Guinée ». Par ailleurs, les manifestations dans le pays ont « toujours été réprimées dans le sang, son bilan est négatif », martèle-t-il.
Selon lui, le président sortant, âgé de 82 ans, est « fatigué » et n’est plus en état de présider le pays. Il l’invite donc à se retirer de la course à la présidentielle au lieu de « violer la Constitution » en briguant un troisième mandat, et à recevoir ainsi tous les honneurs dus à un ancien chef d’État. « Il n’a plus la capacité physique et intellectuelle d’exercer cette fonction », déclare l’opposant sur nos antennes. « La fonction présidentielle est trop exigeante. Il n’a pas la capacité physique d’aller rencontrer les populations, de présenter son bilan, de demander quelles sont leurs préoccupations… Je pense qu’il devrait accepter de partir dignement à la retraite ».
Cellou Dalein Diallo assume, quant à lui, sa décision d’aller à l’élection du 18 octobre prochain, malgré les consignes de boycott de l’opposition. Il précise que son parti a mis en place un système pour vérifier la transparence des résultats.
Enfin, le chef de file de l’opposition, qui appelle à un « vote sanction » contre le président sortant, se dit prêt à reconnaître sa défaite, le cas échéant, tout en se disant convaincu de l’emporter. « Au cas où nous perdions, je serai le premier à féliciter Monsieur Alpha Condé », déclare-t-il.
Il avertit toutefois que si Alpha Condé refuse de concéder sa défaite ou manipule les résultats, il appellera ses partisans à descendre dans la rue, afin de s’opposer à un « hold-up électoral », mais de manière pacifique.