Comme annoncé, le référendum s’est déroulé en Algérie
Du jamais vu dans l’Histoire des Nations ! Le référendum sur la Constitution algérienne, a vu, le 01 novembre 2020, date anniversaire de la Révolution algérienne, la participation ridicule et sans aucune conviction d’environ 20% des 24 millions d’Algériens appelés à voter. Une honte !
Voulu par le Président Tebboune, ce référendum n’a pas suscité l’adhésion et l’enthousiasme des Algériens, comme attesté par la campagne référendaire, puisqu’elle n’a point tenu les promesses faites par les autorités pour en faire une fête électorale en ce jour de Fête Nationale.
Au contraire, les Algériens ont assisté à une véritable mascarade où les mêmes acteurs, les mêmes discours racoleurs, les mêmes dérapages de Ministres en poste, de Commis de l’État et de Chefs de partis inféodés au pouvoir impliqués dans la campagne électorale ont prêché en toute impunité le discours de l’inquisition, de l’exclusion et de la division à l’encontre des voix réfractaires au référendum et au projet politique porté par le pouvoir.
Il n’y avait pas de consensus national quant à l’opportunité de son organisation et c’est pourquoi ce référendum a été dominé par l’impasse politique dans laquelle se trouve l’Algérie et son ferme rejet, dans le fond et la forme, par une grande partie de la population.
Il a été prouvé à travers l’histoire que le consensus institutionnel et clientéliste qui fonde des légitimités politiques usurpées ne concourt jamais à la stabilité politique et au renforcement de la cohésion nationale. Bien au contraire, il accentue la crise et expose immanquablement les pouvoirs, qui usent et abusent de ce genre de procédés propres aux dirigeants parachutés, à des retours de flammes qui finiront fatalement par les emporter. L’histoire est riche en enseignements en la matière.
Organisée dans une conjoncture de forte contestation populaire, ce référendum Constitutionnel n’est pas parvenue à relever le défi engagé de rassembler les Algériens autour d’un projet politique de rupture avec l’ordre ancien, comme s’y était engagé le Président Tebboune.
L’opposition avait prévenu que le scrutin ne changera rien à l’équation politique du pays tant que les hommes et les pratiques de l’ancien système sont encore en place et que le peuple ne s’est pas approprié les pouvoirs constitutionnels de décider librement de son destin à travers un processus constituant qui jettera les bases de l’Etat démocratique de demain.
Le bilan est aujourd’hui là : impasse politique, société coupée en deux avec un mouvement populaire en phase de pré-chauffage, prêt à rebondir, une économie en panne sèche et un front social en ébullition.
En somme, tous les ingrédients d’une crise endémique inscrite dans la durée, intervenant dans une conjoncture interne et externe des plus contraignantes, sont présents et les occasions ratées des véritables changements se payeront cash.
Au soir du 1er novembre, suite à la proclamation des résultats du référendum avec un très faible taux de participation, les promesses sur l’Algérie nouvelle consignées dans la Constitution révisée ont laissé place aux dures réalités du terrain.
La leçon du scrutin présidentiel, qui avait enregistré un taux d’abstention record, ne semble pas avoir été méditée. Un scrutin auquel même les morts ont voté, soit dit en passant, tout comme lors de ce scrutin référendaire.
Sale temps en perspective pour les dirigeants algériens et ce, au moment où le Président Tebboune a apporté la preuve que l’Algérie ne dispose d’aucun moyen de lutte contre le COVID-19 puisqu’il est, lui même, hospitalisé à Cologne, en Allemagne, au frais de la princesse.
A ce sujet, il ne fait plus de doute que l’on assistera à un remake de l’ère Bouteflika dans lequel on verra le Président Tebboune, dans un état végétatif, ne disposant plus de toutes ses facultés mentales, aux manettes d’un pays au bord de l’explosion sociale et de la faillite économique.
En conclusion, ce fut un référendum issu du haut, un plébiscite césariste. La nouvelle Constitution n’offre pas de changement politique majeur et maintient l’essentiel du régime présidentiel et élargit même les prérogatives de l’armée. Raison pour laquelle la terre a une nouvelle fois tremblée la veille de ce référendum face à ce hold-up référendaire..
Le régime algérien entend statufier le Hirak tout en pourchassant ses militants pour les empêcher de relancer le mouvement dans la rue une fois que les conditions sanitaires s’amélioreront .Ainsi,après avoir volé leur indépendance, le régime algérien vient de dire au peuple « ferme-la et crève ». Belle perspective d’avenir pour les Algériens !
Au fait la presse algérienne était inscrite aux abonnés absents en ce jour de Fête Nationale et de référendum. Bizarre, Bizarre !
Notre correspondant au Maroc, Farid Mnebhi