Un Sahara en cache un autre
Nul ne peut douter un seul instant qu’un hold-up en cache un autre et les renseignements historiques ainsi que des documents juridiques resurgissent par enchantement pour reprendre le dessus sur les dossiers du Sahara Occidental et Oriental qui ne sont que des territoires marocains depuis des lustres de temps.
L’Algérie, puisque c’est d’elle qu’on parle, n’existait pas en tant qu’Etat constitué et reconnu avant 1962. Elle était d’abord une Province Ottomane avant de devenir un Département français en 1830. Raison pour laquelle, le Maroc, en accédant à son indépendance en novembre 1955 et mars 1956, avait posé résolument la question, aussi bien à la France et l’Espagne qu’aux Nations-Unies, de la récupération de ses territoires spoliés du Sahara qui vont de Guerguerate aussi, jusqu’aux confins du Sud-Est, incorporant le Tidikelt, le Touat, Saoura, Gourara, Bechar et Tindouf.
Tous ces territoires du Sahara Central appartiennent au Maroc de jure et de facto, concédés arbitrairement et unilatéralement par la France coloniale à l’Algérie en 1962. Les Archives Historiques, les Traités, les pièces officielles en témoignent. Ils avaient été arrachés au Royaume chérifien du Maroc, sans scrupules, sans accords signés, sans négociations, mais en violation du Droit International, avec cette invocation fallacieuse du fait accompli afin de constituer in fine un territoire autonome voire même un minuscule Etat voué à fournir à la France pétrole, gaz, fer et sidérurgie, toutes ressources stratégiques à l’époque.
Les Archives Coloniales enfouies au Centre Historique du Ministère français de la Défense à Vincennes, consacrées à sa présence de plus de 43 ans au Maroc, témoigneraient vite de l’injustice absolue qui a été faite à ce pays. Autrement dit, la partition arbitraire a été entérinée aussi impunément que pouvait l’être une violation par un Etat fort, la France, contre un pays affaibli, morcelé à la Conférence d’Algésiras en 1906 par les impérialismes de toutes sortes, objet ensuite d’agressions commises par les puissances, l’Espagne au Nord et au Sud, la France au milieu et sur le littoral
Jamais jusque-là, en effet, l’intégrité territoriale du Royaume chérifien marocain n’avait été mise en cause et l’Algérie, fief reculé vers l’Ouest de l’Empire Ottoman, colonisée par la France en 1830, n’existait pas en tant qu’Etat, sinon sous forme d’un Département français avec un peuple que le Maroc, fondant ses espoirs unitaires dans sa future émancipation soutiendra et appuiera dans sa lutte à partir de 1956.
Cependant, ceux qui formaient ce qu’on appelle « le clan d’Oujda », entre autres Boumédiène et Bouteflika, se sont en fin de compte révélés être au lendemain de l’indépendance les plus obsessionnellement anti-marocains et ont enterré la gratitude et la fraternité du peuple du Maroc, comme aussi cette déclaration solennelle de Juillet 1961 signée par Farhat Abbas, Président du GRPA à Rabat avec le Roi Hassan II, et reconnaissant clairement les frontières internationales du Maroc.
Car, le Maroc en accédant à l’indépendance en 1956 avait aussi réclamé avec force le parachèvement de son intégrité territoriale, ensuite déposé une requête aux Nations-Unies pour revendiquer ipso facto son territoire du Sud occupé depuis 1934 par l’Espagne, comme il fera de nouveau en 1962-63 et en défendra bec et ongles le principe de décolonisation devant la fameuse 4ème Commission des Nations-Unies, harcelée et transformée plus tard en « chasse gardée » par l’Algérie.
Or, dès la création de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963, le Maroc n’a cessé de rejeter la clause sur l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme. Aussi l’une des premières initiatives de l’Organisation de l’Unité Africaine ( OUA) a-t-elle été le vote d’une recommandation destinée à geler la situation telle qu’elle résulte du découpage colonial afin d’éviter une remise en cause généralisée qui aurait été la source d’un gigantesque et inépuisable contentieux.
De plus, la position du Royaume du Maroc, documents et pièces à conviction à l’appui, affirma avec force que le Sahara n’a jamais été « terra nullius » et, l’avis de la CIJ l’a démontré, des liens juridiques et historiques forts, ont toujours existé depuis la nuit des temps avec le Royaume du Maroc. Pour preuve la monnaie du territoire était frappée à l’effigie du Roi, la prière du vendredi dite en son nom et les actes d’allégeance prêtés régulièrement à son endroit. Les Gouverneurs et les Autorités relevaient du pouvoir du Roi qui les nommait, à Smara, Dakhla, Tindouf, Bechar.
Rien ne viendra modifier ce cours des faits tangibles qui sont à l’Histoire du Maroc ce que le souffle est à la vie. Ils sont consubstantiels à sa mémoire éternelle, et la colonisation à géométrie variable du Maroc par les impérialismes divers ne fera que renforcer le sentiment nationaliste de son peuple.
Or, une fois la France partie du Maroc après l’avoir dépecé et morcelé jusqu’à la caricature, après que l’Espagne Franquiste eût aussi rétrocédé sous la pression de la Marche Verte le Sahara en signant le 14 novembre 1975 l’Accord Tripartite de Madrid, voilà que l’ambitieux Boukharrouba, alias Boumédiène, se prit pour le Bismarck de la région, jetant son dévolu sur les frontières de ses voisins, Maroc et Tunisie, grignotant sans vergogne des portions significatives de leurs territoires et, comble de l’arrogance, reluquant le Sahara marocain.
Les promesses faites au Roi Hassan II lors du Sommet bilatéral d’Ifrane en janvier 1969 sur les frontières , non seulement n’ont jamais été respectées, mais elles se sont transmuées en déclarations de guerre sur fond de cynisme algérien que l’agression de l’ANP de janvier-février 1976 contre Amgala est venue confirmer. Le Sommet d’Ifrane aura été de ce fait le premier et sans doute le dernier de son genre à avoir abordé le sujet des frontières du Sud-Est marocain entre les deux pays.
Ces frontières qui n’en ont que le nom constituent le plus révoltant scandale de l’Histoire de la région des années soixante. La démonstration est plus que faite explicitement que l’Algérie, de pays colonisé est devenue la « puissance coloniale » de la région , dans le sillage des puissances française et espagnole, elle est leur héritière naturelle, parce qu’elle n’a de cesse de mettre en œuvre l’expansionnisme le plus abject et le plus pervers.
Les dirigeants algériens devraient savoirs que la patience du Maroc et de son peuple a des limites et qu’ils en ont honteusement abusée. Le Maroc et son peuple rappellent aux dirigeants algériens que la convention de 1972, relative au Sahara Oriental marocain, occupé illégalement par l’Algérie, n’a pas encore été définitivement ratifiée par le Parlement marocain et que tant qu’ils adopteront une politique de nuisance envers leur voisin de l’Ouest il n’y aura aucune chance qu’elle se concrétise.
Les lecteurs sont invités à consulter le guide Michelin 2014 qui reconnaît le Sahara Occidental et le Sahara Oriental comme territoires marocains dans la carte du Maroc. Les lecteurs sont également invités à consulter les archives sur le Général de Gaulle qui déclara et je le cite : « Tindouf et sa région sont historiquement Marocaines ». C’est clair, net et sans commentaires.
Farid Mnebhi., correspondant au Maroc