Algérie: le peuple toujours décidé à mettre ses dirigeants à la porte !

Le Hirak - Algérie

Après un tour de chauffe à Kherrata pour le deuxième Anniversaire de la Marche du 16 février 2021, au cours duquel des milliers de personnes, venues de différentes régions d’Algérie, ont célébré cette magique date qui avait donné le « la » au Mouvement du Hirak par une gigantesque marche s’était mise en ordre de marche pour défiler le long des rues de la ville de Kherrata aux cris de « El houria ! (liberté) », L’Istiklal ! (indépendance) », « Y en a marre de ce pouvoir »et« Dawla madania machi askaria ! (Etat civil et non militaire) ». Il a même été retrouvé la banderole « Algérie algérienne, Kherrata s’engage, système dégage » qui avait vu cette ville mettre le premier wagon du train du Hirak et qui suggère que le mouvement est à la « case départ »car revendique toujours un Etat de Droit.

Ces slogans tenaces sont la preuve que « l’Algérie nouvelle » promise par le Président Tebboune tarde à naître et celle de son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, n’en finit pas de mourir, ce qui explique que les militants du Hirak poursuivent leur lutte. Raison pour laquelle ces manifestants, nés après l’indépendance, demandent encore et toujours l’indépendance.

Aussi, pour noyer le poisson dans l’eau, le Président Tebboune a sorti, le 18 février 2021 dans son intervention télévisée, une carte magique à savoir libérer de près de trois dizaines de détenus d’opinion, dont Khalid Drareni, Dalila Touat, Chems Eddine Laalami dit « Brahim » et Rachid Nekkas, et ce, dans un soi-disant geste d’apaisement à l’adresse du mouvement de contestation populaire Hirak.

Puis, le 21 février 2021, le sieur Tebboune a dissout l’Assemblée Populaire Nationale et appelé à des élections législatives anticipées dans les six mois et procédé à un remaniement ministériel partiel dans lequel le Premier Ministre et les Ministres régaliens conservent leur poste. Il est donc clair que ces libérations ne signent pas la fin d’une répression féroce du régime des caporaux en raison de la faillite totale du régime algérien.

Connu pour leur parole de pendu, le régime des caporaux algériens a procédé, le 19 février 2021, à l’arrestation de nombreux militants du Hirak à travers le pays afin de tuer dans l’œuf les Marches du 22 février 2021.

On notera que dans cette même intervention télévisée, l’handicapé de la COVID-19 Tebboune a abordé le dossier du Sahara marocain qu’il a traité de « dernière colonie en Afrique », donnant à la fois la mesure de sa haine envers le Royaume du Maroc et celle de l’isolement de l’Algérie.

Les dirigeants algériens doivent savoir que le pays qui jouxte l’Algérie a une Histoire glorieuse vieille de 12 siècles, une Dynastie apparentée au Prophète Mohammed (SSL) et un peuple authentique et riche par sa diversité ethnique et linguistique contrairement aux gouvernants algériens et à sa soldatesque qui se sentent orphelins parce qu’ils n’ont ni histoire, ni racines, ni prolongement, ni gloire.

Malgré cette sortie du paraplégique Tebboune, le peuple Algérien lui a répondu de manière magistrale. Tout d’abord, à Paris où plusieurs centaines d’expatriés Algériens ont organisé, le 21 février 2021, une manifestation au cours de laquelle ils ont appelé à la libération de tous les prisonniers d’opinion et réclamé un changement radical du système algérien et ensuite, le 22 février 2021, date à inscrire en Lettres d’Or dans la vraie Histoire de l’Algérie, les Algériennes et Algériens ont défié les milices armées lancées par les caporaux contre eux sur tout le territoire.

En effet, ce 22 février 2021, à Tebessa, à Bouira, à Tizi Ouzou, à Annaba, à Bejaia, à Constantine, à Mostaganem mais aussi dans de nombreuses autres villes, villages et hameaux la population est sortie par milliers manifester en scandant des slogans du Hirak contre le régime vert-kaki, principal responsable du fiasco dans lequel l’Algérie est empêtrée depuis son indépendance volée par des maffioso sans aucun scrupule et chauffant leurs comptes en banque bien garnis.

A Alger, une marée humaine a protesté dans les rues d’Alger tout en scandant à l’adresse du pouvoir: « Nous ne sommes pas venus pour l’Anniversaire du Hirak, nous sommes venus pour que vous partiez » et brandissant des pancartes où il était inscrit « L’heure fatidique a sonné ». De plus, de nombreuses d’interpellations musclées, notamment au niveau de la rue Didouche Mourad, ont été effectuées par les forces de sécurité ;la honte dans toute sa splendeur pour les caporaux algériens et l’homme à la chaise roulante qu’est Tebboune.

Même la diaspora algérienne ne lâchera jamais le Hirak, et cela les dirigeants algériens et caporaux algériens doivent se l’incruster dans leur tête de linotte, une fois pour toute.

La misérable réalité est que l’Algérie est à ce jour en Etat d’Exception en raison de la mise à la porte de l’Assemblée Nationale Populaire. Une situation qui répond parfaitement au bon vouloir des caporaux algériens suite à la crise insurrectionnelle et aux multiples crises politiques, économiques, sociales et sanitaires qui sévissent dans ce pays.

Raison pour laquelle les nominations d’anciens officiers de l’ex-DRS, actuelle Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure, participent à cet interminable turn-over au sein du renseignement algérien en faisant appel aux bourreaux de la décennie noire des années 1990 (près de 300 000 morts et plus de deux millions de séquestrés dans le Sahara algérien sans parler des disparus) dans l’espoir d’apeurer le Hirak. Un changement qui portent la signature du duo Khaled Nezzar et Mohamed Médiène, de retour sur la scène politique algérienne.

Tout n’est donc que poudre aux yeux lancée au peuple Algérien par les caporaux algériens afin de reprendre le contrôle du pouvoir et de mettre au silence la contestation.

Mais c’est une véritable douche glaciale que viennent de recevoir les caporaux et l’invalide Tebboune en ce 22 février 2021.Une Algérie bien tristounette et crispée sur elle même !

Les Algériennes et Algériens devraient chanter en cœur cet air qui sied à merveille aux dirigeants et caporaux confortablement installés au Palais de La Mouradia, sis à Alger :

Y a toujours un fennec boiteux et déluré,

Qui vient à la télé,

Pour foutre les jetons au peuple algérien,

Ça durera ce que ça durera,

Mais il faut qu’il arrête de foutre la trouille aux Algériennes et Algériens,

Mais que voulez-vous, ce parjure en chaise roulante chante le blues,

Et, avec les caporaux et les polisariens à La Mouradia, ne boit que du rouge.

Pour conclure, il est plus qu’urgent que le peuple Algérien crie haut et fort à ces parvenus de dirigeants et de caporaux algériens « pay me my money down and go to jail ».

 

 

Farid Mnebhi, correspondant au Maroc

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