Suspension des avocats au procès : Me Salif Béavogui préoccupé par l’état de santé des détenus politiques
Me Salifou Béavogui - Avocat
Les avocats des opposants au 3ème mandat du président Alpha Condé maintiennent leur décision de suspendre leur participation aux procédures judiciaires. En conférence de presse ce mercredi 24 février 2021 à Conakry, le collectif de ces avocats s’est montré très préoccupé par l’état de santé de leurs clients détenus à la maison centrale. Et cela, depuis plusieurs mois.
L’avocat des causes difficiles, Me Salifou Béavogui, explique : « avant d’arriver à la Maison de la presse de la République de Guinée, j’ai reçu deux à trois appels des journalistes qui m’ont informé qu’il semblerait que notre client Oumar Sylla alias Foniké Mengué est malade. Je n’ai pas pu vérifier l’information. Les opposants incarcérés à la prison de Coronthie sont pratiquement tous malades. Toutes ces maladies sont liées à leurs conditions de détention. Si vous prenez le cas de l’honorable Ousmane Gaoual Diallo, il a des maux d’yeux, des problèmes de nerfs et des douleurs sur tout le corps. Avant, s’il avait la possibilité de se mouvoir, de faire le sport, aujourd’hui, tout cela lui est interdit. Il nous a rapporté qu’il a le sentiment que son côté gauche est inconditionnel et qu’il frôle la paralysie », a-t-il déploré.
« Honorable Ousmane Gaoual Diallo a été évacué deux à trois fois à l’hôpital, à ses propres frais. Il a même payé une fois 7 millions de francs guinéens pour des examens à la Caisse nationale de la sécurité sociale’’, a révélé Me Salif Béavogui.
Selon lui, l’état de santé de plusieurs autres opposants s’est dégradé en prison: « Ibrahima Chérif Bah est malade, Etienne Soropogui est hospitalisé, Madic100 Frontière a une opération qui resurgit à tout moment. Souleymane Condé, Ismaël Condé sont malades. Seul Cellou Baldé qui a beaucoup résisté, mais finalement il a été évacué à l’hôpital pour des raisons de palpitations ».
D’après l’avocat des opprimés, « les conditions de détention des clients ne sont pas les meilleures pour eux. Leur état de santé se dégrade du jour au lendemain. Ils résistent, parce qu’ils n’ont pas le choix. Nous nous battrons à leurs côtés pour qu’ils obtiennent leur liberté pour le triomphe du droit dans nôtre pays », a-t-il promis.
Albert Sovogui pour ziama.info
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