Pourquoi Macky Sall a-t-il déclaré la guerre aux Sénégalais ? (Marvel Ndoye)
Les désastres observés sous la gouvernance de Macky ne sont pas seulement le fruit de l’incurie et de la voracité d’un clan et son chef. Probablement Macky Sall avait l’intention de bien faire avant et au départ de son premier mandat. Cependant, « vouloir » est un chose, mais « pouvoir » en est une autre. Et il s’est révélé que « Macky peut peu » comme le confirme sa nouvelle dame de compagnie Idrissa Seck qui le connait bien mieux que le commun des sénégalais. Or les sénégalais sont de moins en moins patients avec ceux qu’ils élisent.
Quelle est donc l’origine de la rancœur de Macky Sall contre les sénégalais ?
Convoquons un peu l’histoire pour mieux comprendre
Abdoulaye Wade est arrivé au pouvoir en 2000 avec 58 % des suffrages au 2ème tour.
Les sénégalais lui ont accordé près de 5 années de grâce. « Bayiléne Gorgui mou liguéy » répétaient systématiquement les sénégalais.
Aux élections de 2007, pour un 2ème mandat Wade a eu le courage de faire face à 14 adversaires, dont tous les ténors de la politique sénégalaise (Idy – Niasse – Tanor – Bathily – etc..). Il n’en a fait exclure aucun par de lâches manœuvres malgré sa super puissance à l’époque. Wade gagna quand même au 1er tour avec 56%.
C’est principalement au cours de son 2ème mandat que les sénégalais ont perdu patience face à la mal gouvernance malgré les réalisations. En 2012 il paye pour son « wakh wakhète » sur la limitation des mandats et ses tentatives de dévolution monarchique du pouvoir
Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012 avec 65% au 2ème tour.
Le peuple était partagé entre espoir et inquiétude d’avoir juste élu un mécontent.
Ses premiers mois de gouvernance se sont révélés si décevants, son incurie si dangereuse pour l’avenir du pays, que les sénégalais n’ont pas voulu aller au-delà d’une année de période de grâce. Des mouvements de contestation naissaient déjà de partout dès 2013 : « Réthiou fal Macky » ou « Tout va mal » ou « Wade Pardon » et d’autres.
En 2014, les sénégalais affichent plus clairement leur rejet et infligèrent à Macky Sall de cinglants désaveux, dont :
* L’accueil triomphal que des millions de sénégalais ont réservé à Abdoulaye Wade à son retour au Sénégal aux cris de « Gorgui Pardon, on s’est trompé » ou encore « Macky dégage ».
* La cinglante défaite que les sénégalais ont infligée au clan de Macky Sall lors des élections locales de 2014, leur faisant perdre dans les principales villes
* La victoire offerte à Khalifa Sall à Dakar, tout en l’invitant à briguer la présidence
* Le déchainement dans les réseaux sociaux, forums, sites d’informations en ligne, médias indépendants. Macky Sall devient le président le plus critiqué et insulté de l’histoire
Macky a alors compris qu’il était bien trop méprisé des sénégalais, que ses jours au pouvoir étaient déjà comptés. C’est de là qu’il a développé une terrible rancœur, devenue une haine féroce contre les sénégalais. Il entreprend alors de faire payer au Sénégal et aux sénégalais leur rejet si humiliant à son égard. Sa vengeance passera par :
* L’enterrement de ses engagements d’hier pris devant les sénégalais
* L’accentuation de la misère des populations, des gorgorlous, des commerçants, des paysans, des pécheurs, des entrepreneurs, etc.
* L’enterrement de la préférence nationale au profit de la préférence étrangère
* Le remplacement de la démocratie par une marche vers une dictature crapuleuse
* La libéralisation de la prédation des ressources du Sénégal et des sénégalais
* La protection des délinquants au moyen d’un gros coude ou par des décrets de nomination
* La neutralisation de toute opposition
* Une alliance avec les délinquants d’hier et les transhumants sans scrupule
C’est dans la logique de ces deux derniers desseins qu’il déclara à Kaffrine le 15 Avril 2015, s’adressant à son clan :
« Amenez des gens d’où qu’ils viennent avec n’importe quel moyen. Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression. Les alliés qui donnent leurs opinions ou qui ont d’autres ambitions, doivent soutenir en silence ou quitter la coalition Benno Bokk Yakkar ».
Le signal est donné pour la crapularisation de la gestion du pouvoir. Tout va y passer pour se maintenir au pouvoir contre la volonté des sénégalais :
** Il se dédit lamentablement sur la réduction de son mandat de 7 à 5 ans
** Il bat tous les records en termes de prisonniers politiques
** Des parodies de justice sont organisées contre deux de ses principaux opposants (Karim Wade – Khalifa Sall)
** Les rats et transhumants sont appelés à rejoindre le navire
** Tout membre du clan soupçonné d’avoir des scrupules est éjecté ou mis au frigo
** Une prime à la répression et à la torture de contestataires est instaurée
** Les prisons ne sont plus réservées qu’aux patriotes, aux honnêtes citoyens, aux blogueurs, aux activistes, aux sentinelles, aux objecteurs de conscience, aux lanceurs d’alertes, ….
** La constitution est torchonnisée
** Il se fait tailler sur mesure les élections de 2019, le nombre de candidats ainsi que leurs profils
Malgré toutes ces manœuvres aussi viles les unes que les autres, Macky Sall n’a pu s’allouer que 58% des voix exprimées, contre 42% aux 4 opposants qu’il s’est choisi. Il sait qu’il n’a en réalité vaincu personne, et qu’il est largement minoritaire, ce qui est très facile à démontrer. En effet :
* Les 42% n’incluent pas l’électorat de Abdoulaye Wade qui a réalisé 35% en 2012, mais a appelé ses sympathisants à l’abstention en l’absence de Karim Wade
* Les 42% n’incluent pas l’électorat de Khalifa Sall qui a laminé la coalition de Macky Sall aux locales de 2014, et qui a été fait prisonnier par une instrumentalisation sordide de la justice
* Les 42% n’incluent pas non plus l’électorat des 22 candidats de l’opposition qui ont été écartés par un Conseil Constitutionnel aux ordres
On perçoit donc aisément à quel point Macky Sall aurait été laminé sans ses petites manœuvres dénuées de courage.
Ni Abdou Diouf, ni Abdoulaye Wade, malgré leur âge, n’ont fait preuve de couardise ou de lâcheté en emprisonnant ou exilant leurs principaux adversaires avant d’engager des élections présidentielles.
Macky Sall quant à lui, conscient du profond mépris des sénégalais, semble résolu à engager toute élection que si ses principaux adversaires sont en prison ou exilés, et que ceux qu’il choisit d’affronter aient les mains liées ou un bandeau sur les yeux durant le combat.
Idrissa Seck, version 2018, nous disait dans certaines de ses sorties dont les vidéos sont encore en ligne : « Macky Sall est un peureux – Macky Sall est un lâche ». Et comme le dit un proverbe : « Le lâche aime à faire la chasse aux tigres morts ».
Voilà donc ce qui explique la haine de Macky Sall contre le Sénégal qu’il vendange, contre les sénégalais qu’il œuvre à plonger dans une profonde misère, et sa volonté de s’incruster par la force et la triche. Il est prêt à tout pour ne jamais rendre compte, lui, sa famille, sa belle-famille. Mais lui et ses valets ont sous-estimé les sénégalais.