Peine lourde requise contre Mamady Onivogui: Me Salif Béavogui démonte les arguments « non fondés » du procureur !
Arrêté depuis le 14 novembre 2020, le coordinateur du mouvement Elazologa, Dr Mamady Onivogui, a comparu hier lundi au tribunal de première instance de Dixinn. L’activiste de plusieurs structures citoyennes du pays est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs, menaces de violences par le biais d’un système informatique.
Après 3 heures de débats devant les hommes en robe noire, le ministère public à requis contre le prévenu Mamady Onivogui, 10 ans de prison ferme avec une amende de 100. 000.000 de francs guinéens.
Cette décision a provoqué la colère de l’avocat des causes difficiles, Me Salif Béavogui, qui a réagi.
« Dans tout procès de ce genre, le procureur de la République généralement engage les poursuites non fondées, des poursuites qui ne reposes sur aucune base légale, impressionne toujours le tribunal en proposant des peines très lourdes et injustifiables. Il a été kidnappé le 14 novembre sans convocation aucune, conduit à la DPJ où il est resté presque deux mois ou plus, sans être déféré au tribunal. C’est seulement en janvier, difficilement d’ailleurs grâce à la presse, il qu’il a été présenté au procureur de la République qui devait le libérer en réalité, parce que les faits n’étaient pas établis », rappelle-t-il.
« Quand mon client a été déféré, on a mis la même charge sur sa tête que celle des autres clients en prison. Nous avons plaidé non coupable. C’est un dossier vide, nous pensons qu’il a été arrêté pour le faire taire. Et, nous avons demandé au juge d’ordonner sa liberté en dépit de la lourde peine que le parquet a sollicité », dénonce Me Salif Béavogui.
Pour l’avocat de la défense, c’est une première qu’un activiste soit conduit devant le tribunal criminel.
« C’est ce qui m’inquiète, personnellement. Parce que, tout porte à croire qu’on tient coûte que coûte à se servir de la justice pour essayer de neutraliser les personnes qui ne sifflent pas dans la même flûte que certaines catégories de personnes. Et ça, c’est regrettable pour notre pays », déplore-t-il.
« Devant le tribunal criminel, ce sont les peines afflictives et infamantes, parce que vous êtes privé de liberté d’aller et de venir. C’est un tribunal redoutable. Avant, c’est la Cour d’Appel qui jugeait, et on appelait ça Cour d’assises. Mais nous, en tant qu’avocats, nous irons jusqu’au bout tant que nos clients ne sont pas libérés », promet-t-il.
Le procès a été renvoyé pour le 12 avril prochain au TPI de Dixinn.
Albert Sovogui pour ziama.info