Dur, dur sera le mois de Ramadan pour le peuple algérien !
La crise de l’huile de table se poursuit en Algérie, malgré les promesses des autorités, dont le Président Abdelmadjid Tebboune et prend une ampleur inquiétante, prouvant l’incapacité des autorités algériennes à apporter une solution durable à l’achat de ce produit essentiel à la cuisson des repas. Preuve de cet échec, les files d’attentes interminables et les bousculades pour se procurer de l’huile de table deviennent légion en Algérie.
Devant cette situation, les autorités, dans leur déni permanent de la crue réalité, n’ont trouvé comme parade que de mettre en place des marchés ouverts où sont vendus équitablement des bidons de 5 litres d’huile.
C’est, d’ailleurs, dans l’un de ces marchés ouverts, à El Milia, dans la Wilaya de Jijel que s’est produite une nouvelle bousculade de citoyens algériens venus se procurer un peu de cette denrée alimentaire devenue rare.
Raison pour laquelle une foule nombreuse s’était déplacée dans le lieu de vente formant plusieurs files d’attentes monstrueuses de milliers de citoyens venus se procurer de l’huile. L’organisation de cette distribution à la soviétique avait fini par se transformer en une bousculade chaotique et à créer une hystérie collective indescriptible faisant plusieurs blessés, surtout des femmes et des personnes âgées.
Cette énième bousculade vient démentir les annonces des autorités algériennes quant à la maîtrise de la pénurie en huile, lesquelles autorités sont même allées jusqu’à nier l’existence de cette pénurie.
Rappelons que cette pénurie en huile de table est l’une des conséquences de la crise financière que traverse l’Algérie et avec cette nouvelle bousculade, la parade toute trouvée du Gouvernement algérien d’installer des points de vente, pour que les Algériens puissent s’approvisionner en huile de manière rationalisée, vient de montrer ses limites.
Ce pur mensonge reflète la schizophrénie actuelle dans laquelle vit l’Algérie. Jamais l’Algérie n’a connu une panique aussi dangereuse concernant la disponibilité des produits alimentaires. Il faudrait remonter aux années 90, lors de la décennie noire, pour retrouver de pareilles sinistres situations.
D’ailleurs, en ce mois de Ramadan, le prix de l’ensemble des produits de grande consommation connaît une hausse inquiétante car après l’huile, c’est la hausse des prix de la viande qui a offusqué les consommateurs. Pour tenter de réduire les tarifs, les autorités ont procédé, début avril 2021, à la délivrance d’autorisations exceptionnelles pour l’importation de viande rouge congelée en provenance d’Espagne.
La hausse des prix à la consommation, traditionnelle au moment du mois de Ramadan, s’explique par plusieurs facteurs. La crise de la COVID-19a eu des répercussions sur les entreprises, les réseaux de production et de fabrication mais aussi la dévaluation du dinar qui a fortement pesé sur le pouvoir d’achat des citoyens,
Par ailleurs, la perte de valeur de la monnaie algérienne par rapport aux monnaies de référence que sont le Dollars et l’Euro pousse à la hausse les prix des importations en devises étrangères. Une tendance qui se répercute directement sur les prix à la consommation, alors que « plus de 70% des besoins des ménages dépendent des importations.
Ce mois de Ramadan pourrait aussi pâtir d’une autre crise, à savoir celle de l’eau, dont le rationnement, d’abord nié par les autorités, agace les usagers, particulièrement à Bordj El Kiffan, dans la banlieue Est d’Alger.
Le peuple algérien vit une situation très inquiétante en ce mois de Ramadan, alors que la pénurie ne concerne pas uniquement l’huile, mais tous les produits, les plus demandés tels le lait, la semoule, les pâtes, les viandes, le poisson, les légumes et les œufs, entre autres, se font rares sur les marchés algériens.
Le navire algérien prend l’eau de toute part et ce, alors que le Président Tebboune et les généraux regardent ailleurs. Du jamais vu pour un pays dit soi-disant démocratique !
Farid Mnebhi, correspondant au Maroc