Produits de la pêche, atouts diplomatiques majeurs du Maroc
Il apparaît que les Etats-Unis d’Amérique semblent très intéressés par le secteur de la pêche maritime au Sahara marocain, telle est la conclusion à retenir après la visite effectuée à Laâyoune, le 16 juin 2021, par Monsieur Thomas Right, Attaché Agricole à l’Ambassade américaine à Rabat.
Ce déplacement du diplomate américain, à forte tonalité économique, a été marquée par de nombreuses rencontres et réunions avec le Délégué Provincial du Département de la Pêche à Laâyoune et le Directeur Régional de l’Office de la Pêche. Thomas Right s’est rendu, également, au port d’El Marsa, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville.
Ce déplacement de Monsieur Thomas Right intervient alors que les bateaux russes sont déjà présents dans les eaux du Sahara marocain après qu’un Accord de Pêche entre le Maroc et la Russie a été conclu en novembre 2020
De plus, Monsieur Mikhaïl Tarasov, Directeur russe de la Pêche, avait effectué, en décembre 2020, des visites à l’Institut Technologique de la Pêche Maritime de Laâyoune et aux ports d’El Marsa et de Boujdour.
Au cours de son séjour au Sahara marocain, Tarasov avait notamment examiné avec la partie marocaine les moyens d’établir une coopération entre les deux pays dans le secteur.
Raison pour laquelle, Moscou avait mis en sourdine les slogans maintes fois répétées en faveur de l’autodétermination du soi-disant peuple dit faussement du Sahara Occidental pour bénéficier des ressources halieutiques de la région.
Pour rappel, les ressources halieutiques du Sahara marocain intéressent également les Basques, les Chinois et les Turcs. Quant aux Espagnols, ils en bénéficient dans le cadre de l’Accord de pêche conclu en 2019 entre le Maroc et l’Union Européenne.
S’agissant du Nord du Maroc, on signalera que la ville de Tanger verra dans un futur proche une usine spécialisée dans la récupération des coquilles de crevettes pour une utilisation ultérieure dans l’industrie médicale.
Cette future usine, développée avec la Fondation marocaine Mascir suite à un investissement de Sykes et Klaas Puul, devrait traiter environ 8 000 tonnes de coquilles de crevettes par an et créer de nombreux emplois au niveau local.
Quant à la ville de Fnideq, ville aux portes de Sebta, ville marocaine spoliée par l’Espagne, elle abritera une importante usine de transformation des produits de la mer, à l’initiative de la société britannique Sykes Seafood et de sa société-sœur Klaas Puul, une des plus grandes compagnies de transformation de produits à base de crevettes en Europe.
Ainsi, dans un communiqué publié le 22 juin 2021, Klaas Puul apporte plus de précision sur les investissements annoncés à Fnideq et que la future usine de Fnideq s’étalera sur une superficie de 25.000 mètres carrés, et élargira considérablement l’offre de produits à valeur ajoutée pour la clientèle de Sykes et Klaas Puul.
Cette future usine sera dotée station de décorticage, de cuisson et de congélation de différentes variétés de crevettes (Vannamei, Black Tiger, Pandalus et crevettes rouges argentines) et sera également dotée d’une installation complète de filetage, de découpage et d’emballage du poisson blanc, pour la transformation de morues et d’églefins en emballages finis, convenant aux grands détaillants et aux clients des services alimentaires du Royaume-Uni et d’Europe.
En sortie d’usine, la future installation sera capable d’offrir une « large gamme de produits à valeur ajoutée » (tapas, marinades, etc.), ainsi qu’une gamme de produits à base de crevettes et de corégones, un poisson d’eau douce, proche du saumon, enrobés et préparé de façon artisanale et traités à la machine. Autant de produits qui ont vocation à être exportés pour finir dans les assiettes des consommateurs européens et britanniques.
La situation géographique du Maroc et sa proximité immédiate du marché européen, ont également été des arguments de poids dans la décision de Klaas Puul d’investir davantage dans le Royaume du Maroc.
Ces deux installations devraient permettre de produire des produits à proximité de l’Europe, tout en réduisant considérablement les délais d’expédition et en raccourcissant la chaîne d’approvisionnement. Cela fait partie des avantages de l’emplacement géographique et stratégique du Maroc.
Ces projets d’installation d’usines relatives au secteur de la pêche, au Sahara marocain et au Nord du Maroc, ont de quoi faire rire jaune les Espagnols, notamment ceux habitants la ville marocaine spoliée de Sebta.
Farid Mnebhi, correspondant au Maroc