Le dialogue inter-guinéen dans un autre pays ? Bogola Haba réplique à la menace de la CEDEAO
« Si ce dialogue n’est pas possible en Guinée même, la junte doit examiner la possibilité qu’il ait lieu dans un autre pays de la Cédéao », a dit M. Omar Touray, Président en exercice de la Commission de la CEDEAO.
Ma Réaction : « C’est une autre erreur voire une faute d’appréciation et de communication de nos voisins Ouest Africains qui décident pour la CEDEAO en ce moment. Pour rappel, c’est encore au Nigeria en 2009 qu’il a été décidé sans études préalables par les chefs d’Etat de la CEDEAO d’intervenir militairement en Guinée contre le CNDD qui ne demandait á l’époque que 18 mois de Transition et la suite des événements est connue de tous.
Aujourd’hui, après avoir échoué en 2020 et 2021 á imposer aux guinéens un troisième mandat de Mr Alpha Condé, certains dirigeants de la CEDEAO jaloux du potentiel de la Guinée ou supportant certains leaders par intérêt économique ou d’appartenance ethnique commune, veulent á tout prix imposer par la force aux guinéens la volonté de trois(3) compatriotes guinéens en fuite qui pensent être au-dessus de tous et de la loi guinéenne pendant que des militaires de hauts rangs et un ancien chef d’Etat militaire se soumettent volontairement et humblement aux questions de jeunes avocats et aux ordres de cette justice civile guinéenne et une telle humiliation de nos vaillants soldats est aujourd’hui possible par la faute de ces trois leaders civiles organisateurs de la manifestation inopportune et irresponsable du 28 Septembre 2009.
En effet, depuis notre indépendance le 2 Octobre 1958, nous ne nous rappelons pas d’un dialogue interguinéen organisé hors de nos territoires pour discuter de nos problèmes internes y compris au moment où nos ainés Sidya Touré, Mamadou Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé étaient respectivement au pouvoir comme Premier Ministre ou Président de la République de Guinée. Ce n’est donc pas possible que nous créons cet antécédent en 2022 sous le CNRD au moment où la nouvelle génération est en train de prendre ses responsabilités pour corriger dans la douleur les fautes lourdes de notre passée commune.
Ce n’est pas par ce que ces trois anciens serviteurs de l’Etat refusent de venir répondre de leurs gestions antérieures devant la justice de leur pays qu’il faut faire de telles propositions incompréhensibles pour satisfaire leurs égos et garantir une impunité historique en Guinée.
Par conséquent, cette disposition est inopérante et inacceptable car nous parlons bien de la Guinée de 1958 et non d’une autre Nation de la CEDEAO. Nous pouvons tout reprocher á la Guinée sauf sa capacité á prendre en main ses propres problèmes y compris les plus complexes comme les agressions extérieures venant de pays de la CEDEAO dont elle a été victime pendant les années 1970 et 2000 ou encore le procès des évènements du 28 septembre 2009 qui se tient en ce moment sur son territoire á moins de 5 KM du lieu de la Commission des infractions.
Par opposition, nous attendons plutôt des peuples et des chefs d’Etat de la CEDEAO une réaction énergique et responsable pour dire aux Sieurs Alpha Condé, Mamadou Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré de rentrer immédiatement dans leur pays pour participer á la correction des problèmes que nous avions tous créés dans ce pays pendant les 30 dernières années de notre marche vers la démocratie.
Keamou Bogola HABA
Coordinateur National du Front National pour la Défense de la Transition (FNDT)