Interview : « à ce stade, toute manifestation est inopportune et contre-productif » (Mohamed Cissé PEDN)
Le chargé de communication du parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Mohamed Cissé, a abordé ce mardi 14 février 2023, chez nos confrères de FIM Fm, des questions liées à la manifestation du FNDC dissous et le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la Guinée qui se tiendra bientôt. Lire !
Monsieur Mohamed Cissé bonjour. Le 16 février 2023, le FNDC appelle à une manifestation dans le Grand Conakry, l’inter-coalition FNDC politique, RPG-ARC-EN-CIEL, ANAD (…) appuie cette manifestation du FNDC. Quand n’est-il du PEDN ?
Le PEDN reste sur sa position et le PEDN estime qu’à ce stade toute manifestation est non seulement inopportune mais aussi c’est contre-productif. Si vous suivez l’objet qu’il émet, vous trouverez que c’est un objet qui n’est pas d’actualité. Parce que tout simplement, il n’y a aucun acte de nature à prouver que la gouvernance actuelle refuse d’aller vers le retour à l’ordre constitutionnel. Maintenant si dans la mise en œuvre on constate avec évidence tel est le cas, c’est une autre chose pour l’instant, il n’y a aucun élément matériel qui manifeste cela. Donc, l’on ne peut faire qu’un combat personnel et une question de lutte nationale. Les Guinéens ne sont plus dans une telle mentalité.
Aujourd’hui, des observateurs estiment que le PEDN est devenu un mouvement de soutien à la junte militaire. Que répondez-vous ?
Le PEDN soutient la transition, cette transition n’est pas CNRD, cette transition n’est pas un parti politique, cette transition c’est ce qui peut permettre au peuple de Guinée de gagner un pas en avant. Donc, dire que le PEDN est un mouvement de soutien au CNRD c’est une sorte de désinformation, parce qu’on craint que le PEDN revienne au pouvoir. Ils connaissent les réalités du pays profond. Ils ont des contacts dans les sous-préfectures et les districts, des choses réelles sont remontées. Donc, il faut trouver des artifices pour justifier déjà des éventuels échecs. Sinon, je ne vois pas le rapport entre leur attitude et la position du PEDN par rapport à une transition apaisée. Donc, nous ne répondons pas à ces accusations, parce que de toutes les façons, c’est quand vous êtes devant que des gens peuvent se permettre de tenir ces propos sans fondement.
Est-ce que le PEDN ne veut pas profiter de l’élimination de Cellou Dalein Diallo, de Sidya Touré ou même de Kassory Fofana aux prochaines élections pour arriver au pouvoir ?
Mais qui vous a dit que quelqu’un est éliminé ? L’UFDG est au CNT, l’UFR est au CNT, le PEDN est au CNT. L’UFR est dans le gouvernement, l’UFDG est dans le gouvernement, le PEDN n’est pas dans le gouvernement. L’UFDG et ses partis ont bénéficié des postes nominatifs assez, des postes le PEDN n’en a pas bénéficiés autant. Mais qu’est-ce qu’on appelle soutien du PEDN au gouvernement ? Nous, nous assumons notre position. Quand on est avec un gouvernement et qu’on sorte de la démarche gouvernementale, nous assumons notre position et nous demandons à nos éléments de démissionner de cet appareil pour ne pas être au gouvernement et celui-là même qui critique la gouvernance. Donc, ils ne sont pas d’accord avec le CNT, ils sont dans le CNT, qu’ils s’assument enfin.
La CEDEAO prévoit de tenir un sommet extraordinaire sur la Guinée, les 18 et 19 février à Addis-Abeba. Qu’est-ce que vous attendez de cette réunion ?
Nous attendons une seule chose de la part de la CEDEAO: c’est d’aider à mobiliser les ressources nécessaires pour financer le chronogramme. C’est aussi simple que cela. C’est tout ce que nous attendons de la CEDEAO. La CEDEAO a retenu quelque chose avec le gouvernement, le dialogue inter-guinéen a validé cela avec un contenu consistant et cela nécessite des financements, cela nécessite l’appui technique, cela nécessite l’accompagnement en termes de transparence. Si la CEDEAO veut aider la Guinée, c’est de l’accompagner dans ce sens.
Albert Sovogui pour ziama.info