« Consacrer un texte en sachant qu’on n’est pas prêt à le respecter est inacceptable : que Dieu sauve les pauvres citoyens » (Me Traoré)

Pendant qu’on est en train de dépenser des fonds importants et de fournir d’immenses efforts dans la vulgarisation et la promotion de l’avant-projet de nouvelle constitution, on fait exactement le contraire de ce que prévoie ce texte en ce qui concerne notamment les libertés et droits des citoyens.

 

En effet, il a semblé absolument nécessaire de ne plus permettre certaines situations que l’on a connues dans un passé récent. Des acteurs politiques et de la société civile contre lesquels il n’existait aucune poursuite judiciaire ont été empêchés de sortir du territoire national à partir de l’aéroport. Ils ont été bloqués à Conakry pendant plusieurs mois alors que certains d’entre eux avaient des rendez-vous médicaux importants. Un d’entre eux risquait même de perdre un œil à cause d’une maladie que les ophtalmologues considèrent comme suffisamment inquiétante.

 

C’est pourquoi, l’article 14 alinéas 1 et 2 de l’avant-projet de constitution dispose :

 

« La loi garantit à tout citoyen le droit de circuler et de s’établir librement sur toute l’étendue du territoire national.

Tout citoyen est libre d’entrer et de sortir du territoire national, sans entraves. Toute restriction à cette liberté ne peut être prononcée que par le juge pour des raisons déterminées par la loi et dans les formes qu’elle prescrit. »

 

Certains agissements montrent simplement que le tout n’est pas de consacrer des textes; encore faut-il y croire, les intégrer et surtout les respecter. Consacrer un texte en sachant qu’on n’est pas prêt à le respecter est inacceptable. C’est moins qu’on puisse dire.

 

En attendant, que Dieu sauve les pauvres citoyens.

 

 

 

Me Mohamed Traoré

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